QUESTIONS À EKO_LSA

Créateur et Directeur du Festival Réunion Graffiti

Crédit photo : Gwael Desbont

C’est déjà la 4ème édition du festival, quel premier bilan tirez-vous des 3 premières manifestations ?

EKO LSA : 

Le bilan est extrêmement positif. Je retiens surtout beaucoup de joie, de sourires, de couleurs et de beaux moments de partage. Nous avons la chance d’avoir un public qui nous suit depuis le début, même pendant le Covid. Les partenaires également nous font confiance depuis 2019 et de nouveaux soutiens rejoignent l’aventure cette année. 

Cette année encore, la programmation mélange des noms internationaux, nationaux et locaux, comment choisissez-vous les artistes ?

EKO LSA :

En 2022, le festival accueillera 4 artistes internationaux, 5 artistes nationaux, 5 artistes de la Réunion et 1 artiste de Mayotte. Pour les artistes hors département, un programmateur nous propose un plateau chaque année.

Pour les artistes de l’île, nous sommes attentifs à ce qu’il se passe sur les murs et nous invitons directement les artistes qui correspondent à la direction artistique du festival de l’année en cours.

Nouveauté 2022, nous avons ouvert 1 place sur candidature et 1 sur battle. Un appel à projets a donné la possibilité de postuler à tous les artistes professionnels résidant à La Réunion. La battle qui s’est déroulée au Graff Park de Saint-Denis était ouverte aux non professionnels.

Quelle est votre ambition pour ce festival ?

EKO LSA :

C’est très simple : être le plus grand festival international de street art de l’océan indien. Depuis le départ, nos axes sont doubles.

D’une part le rayonnement culturel de l’île : inscrire La Réunion dans le mouvement artistique du graffiti sur la scène Internationale et positionner la ville de Saint-Denis comme une ville dynamique en matière d’art urbain. Pour y parvenir, nous devons attirer des talents de tout horizon et innover pour surprendre les visiteurs. Nous mènerons également une action « Hors les murs » à Saint-André pour élargir la portée de l’événement.

D’autre part une dimension sociale inclusive et éducative : notamment par des actions dans les quartiers sensibles, mais aussi en permettant aux réunionnais de découvrir des artistes qui ne seraient peut-être jamais venus sans le festival.

En 2022, la musique s’invite dans le festival. Qu’est-ce qui vous a motivé ?

EKO LSA : 

Le Graffiti et le Rap constituent historiquement deux des cinq piliers du mouvement Hip-Hop. A titre personnel, j’ai vu l’émergence du Hip-Hop à La Réunion dans les années 90. C’était une période incroyable, pleine d’énergie et de créativité. Nous avions envie de faire un concert qui réunissent les noms connus de la scène rap réunionnaise des années 2000 : Atep, Futur Crew, James, Renlo, Kenschiro. Ils ont tous répondu présent et seront au Palaxa le 8 octobre *. Ambiance « Revival » au rendez-vous pour ce concert « Chien Denis Style ». 

* Places sur réservation uniquement, auprès de la billetterie de la Cité des Arts

Le festival innove et investit le champ de l’art digital avec les NFT. Pouvez-vous nous en dire plus ?

EKO LSA :

Réunion Graffiti a l’ambition d’être un festival avant-gardiste qui innove et sait se renouveler, tout en préservant son ADN. Nous avons souhaité prendre le virage NFT car c’est aussi l’avenir du street art. Au-delà de l’effet de mode, la réalité est que c’est aussi le moyen de vendre des œuvres de la rue. Ainsi, vous pourrez acquérir sous forme numérique les œuvres produites pendant le festival. Cela va nous demander un effort pédagogique pour expliquer au public comment cela fonctionne et une conférence y sera notamment consacrée.

N’avez-vous pas peur de vous couper d’un public plus « traditionnel » ?

EKO LSA : 

Nous visons un public complémentaire en plus de celui de nos fidèles. Le festival a toujours été apprécié de profils très divers, aussi bien des passionnés, que des curieux, des jeunes ou des familles. Notre volonté est de continuer à nous ouvrir.  

A qui s’adressent les ateliers d’initiation ?

EKO LSA : 

Les ateliers sont gratuits et s’adressent à toute personne qui a envie de s’essayer à la pratique du street art mais tout particulièrement aux jeunes des quartiers prioritaires de Saint-Denis à qui nous avons réservé des créneaux. Nous animons des actions dans ces quartiers tout au long de l’année et il nous tient à cœur que ceux que nous avons rencontrés viennent au festival. Notre credo : amener la culture dans les quartiers et amener les quartiers à la Cité des Arts.